Nous avons le plaisir d’annoncer la nomination du professeur Hermann Nabi au poste de directeur adjoint à la recherche clinique du CHU de Québec-Université Laval.

Titulaire d’un doctorat en épidémiologie à l’Université Paris-Saclay en France, M. Nabi est professeur agrégé au Département de médecine sociale et préventive à la Faculté de médecine de l’Université Laval et chercheur au Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval depuis 2016, ainsi que directeur adjoint de l’axe Oncologie depuis 2021.

Il a auparavant été chercheur régulier à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) et responsable du Département recherche en sciences humaines et sociales, épidémiologie, santé publique de l’Institut National du Cancer en France.

Les travaux de recherche du professeur Nabi s’articulent autour de la médecine de précision, une nouvelle approche médicale qui consiste à prévenir et traiter les maladies, en tenant compte de la variété individuelle de chaque individu sur le plan génétique, environnemental et des habitudes de vie.

Il possède une connaissance approfondie des aspects opérationnels, réglementaires et institutionnels de la recherche clinique. Ses travaux couvrent divers domaines clés, tels que les essais cliniques et d’interventions, les études épidémiologiques et génétiques, ainsi que la constitution et l’exploitation de vastes banques de données cliniques.

Nous nous sommes entretenus avec lui pour connaître sa vision de la recherche clinique au sein du CHU de Québec-Université Laval et ses objectifs à la lumière de son nouveau mandat.


Qu’est-ce qui a motivé votre décision à présenter votre candidature au poste de directeur adjoint de la recherche clinique ?

J’aime évoluer à la fois dans la structuration, l’accompagnement et la réalisation de la recherche. À l’Institut national du cancer, j’ai eu l’occasion de contribuer à la programmation et à la mise en place de collaborations entre la recherche fondamentale, clinique et populationnelle, tout en menant mes propres travaux.

Un de mes objectifs est de renforcer les liens entre la recherche fondamentale et clinique, afin que les découvertes issues des laboratoires puissent être intégrées plus rapidement dans le système de santé et bénéficier aux patients. Il ne faut pas oublier que la recherche clinique ne se limite pas aux essais thérapeutiques pour des nouveaux médicaments et à l’évaluation des technologies de santé. Elle constitue un vecteur stratégique pour évaluer, adapter et optimiser les processus de soins au quotidien et englobe aussi l’étude des pratiques organisationnelles et l’amélioration de l’efficience du système de santé.

Quelle est l’importance de la recherche clinique dans un environnement de recherche comme celui du CHU de Québec-Université Laval ?

Il est important de comprendre que la qualité et l’excellence des soins passent par la recherche clinique. Elle sert de ciment dans le continuum de la recherche, en permettant aux chercheurs en sciences fondamentales de tester leurs innovations et de les intégrer dans le système de santé, au bénéfice des patients.

Ce dialogue entre recherche clinique et fondamentale est essentiel pour approfondir la compréhension des mécanismes sous-jacents et affiner les approches thérapeutiques. Au-delà de l’évaluation des traitements, la recherche clinique permet de valider les procédures mises en place et d’assurer qu’elles contribuent réellement à l’amélioration du système de santé et des pratiques en établissement.

Comment souhaitez-vous soutenir et promouvoir les initiatives de recherche clinique ?

Le premier levier pour soutenir la recherche clinique est d’en faire une composante essentielle de la culture institutionnelle, et non une activité secondaire exercée lorsque les circonstances le permettent.

Il est donc crucial de soutenir les jeunes chercheurs et les cliniciens qui souhaitent s’investir en recherche, en leur offrant les ressources nécessaires et en valorisant leurs travaux. De nombreuses initiatives pertinentes émergent des départements cliniques du CHU, mais elles gagneraient à être renforcées par des collaborations avec des chercheurs universitaires, qui apportent une expertise méthodologique complémentaire. Cette synergie entre l’expérience clinique et la rigueur académique permet d’optimiser l’impact des recherches menées au sein de l’institution.

Quels sont les défis majeurs auxquels la recherche clinique est confrontée ?

La recherche clinique fait face actuellement à plusieurs défis, notamment la transformation du système de santé avec l’avènement de Santé Québec et les contraintes budgétaires. Dans ce contexte, nous devons veiller à ce que la recherche demeure une priorité et ne soit pas reléguée au second plan. Elle doit être utilisée pour optimiser les pratiques, évaluer les processus et générer de la valeur pour le système de santé.

Un autre défi est d’assurer une meilleure intégration de la recherche clinique dans les services, en trouvant un équilibre entre les impératifs de soins et les besoins de recherche. Il faut aussi renforcer la sensibilisation pour que la recherche clinique soit perçue comme un moteur d’amélioration des soins, impliquant toutes les parties prenantes du milieu hospitalier.

Vous succédez au Dr Stéphane Bolduc, qui était en poste depuis 2017. Partagez-vous une vision similaire ?

Oui, tout à fait. Je connais très bien le Dr Bolduc, nous avons collaboré sur plusieurs projets, notamment sur la question des données en santé. Je partage sa vision selon laquelle la recherche doit être ancrée dans la culture institutionnelle et ne pas être considérée comme un accessoire.

Je suis reconnaissant de prendre la relève dans un contexte où il a construit une équipe forte et professionnelle, et je compte poursuivre et développer les initiatives qu’il a mises en place. Stéphane a véritablement bâti une équipe solide au niveau de la recherche clinique. Nous sommes bien équipés pour répondre aux enjeux actuels, qu’il s’agisse de la recherche thérapeutique ou de la recherche impliquant des patients et des cliniciens.

Je souhaite continuer sur cette lancée et d’amener la recherche clinique à un niveau supérieur, en collaboration étroite avec toutes nos équipes du CHU et du Centre de recherche.