Professeur titulaire
Département de psychiatrie et de neurosciences
Faculté de médecine

Le programme de recherche de la professeure Francesca Cicchetti comporte trois axes principaux via lesquels son équipe tente :

  1. De développer des outils méthodologiques (cellulaires ou animaux) permettant de reproduire divers aspects pathologiques associés aux maladies neurodégénératives, plus particulièrement les maladies de Parkinson et Huntington ;
  2. De mieux comprendre les phénomènes cellulaires et moléculaires sous-jacents au développement de ces maladies
  3. D’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques. Ce programme présente une démarche translationnelle, du modèle animal en laboratoire à l’application clinique.

Axe 1 : L’équipe de professeure Cicchetti est reconnue comme chef de file dans la caractérisation de modèles animaux de la maladie de Parkinson, entre autres ceux générés par l’exposition aux pesticides. Cette expertise lui permet de jouer un rôle consultatif important dans les changements politiques sur la législation des pesticides au Québec. L’équipe a également plus récemment développé un modèle de barrière hémato-encéphalique en 3 dimensions strictement basé sur l’utilisation de cellules humaines. Ces travaux seront d’un grand apport à la communauté scientifique qui s’intéresse au transport de diverses molécules/agents au cerveau.

Axe 2 : Les travaux sur les propriétés prioniques de protéines associées aux maladies neurodégénératives ont eu le plus grand impact dans ce domaine de recherche. Par l’entremise d’études sur des tissus post-mortem humains très rares provenant d’essais cliniques où des patients·es souffrants de la maladie de Huntington ont reçu des greffes de tissu fœtal humain, l’équipe de professeur Cicchetti a pu démontrer que cette maladie, a priori considérée comme purement génétique, pouvait se propager d’un tissu malade à un tissu sain via plusieurs routes, dont le sang.

Axe 3 : Deux nouvelles approches ont été brevetées et celles-ci seront testées une fois la phase de financement complétée par l’entreprise Synucure Therapeutics. Dans un premier temps, l’équipe a identifié une molécule ayant des propriétés neuroprotectrices et neurorestauratrices chez plusieurs modèles animaux de la maladie de Parkinson. Les mécanismes d’action de la cystamine, un médicament déjà approuvé pour le traitement de la cystinose, permettent d’entrevoir des effets bénéfiques dans le contexte de cette maladie. Beaucoup d’efforts ont aussi été déployés dans le développement d’un biomarqueur sanguin. À l’heure actuelle, le diagnostic de Parkinson n’est confirmé qu’en analyse post-mortem et le profil clinique est très hétérogène ; un biomarqueur sanguin permettrait des diagnostics précoces et plus sûrs, ainsi qu’offrir la possibilité d’ajuster les traitements en fonction du parcours évolutif de chaque patient·e. Cela permettrait également aux compagnies pharmaceutiques de valider l’efficacité de nouvelles molécules. Le brevet permettra d’entamer, dans les prochaines années, la phase de validation et de commercialisation.

Au fil des ans, la professeure Cicchetti a développé une expertise considérable tant sur les modèles animaux des maladies neurodégénératives que sur des modèles cellulaires in vitro utiles à plusieurs domaines de recherche. De surcroit, des collaborations avec plusieurs groupes cliniques donnent accès à des échantillons biologiques humains (sang, moelle épinière, cerveau), parfois très rares (cerveaux de patients·es transplantés). Des partenariats avec diverses entités pharmaceutiques, ainsi que le démarrage de sa propre entreprise, permettront d’accélérer les découvertes vers des applications cliniques tangibles.