Professeur titulaire
Département de médecine sociale et préventive
Faculté de médecine

Pierre Ayotte, professeur-chercheur en toxicologie à la Faculté de médecine de l’Université Laval et chercheur associé à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), a consacré sa carrière à étudier les effets des contaminants environnementaux sur la santé des populations côtières isolées, dont l’alimentation repose sur les ressources marines.

Après avoir complété son doctorat en pharmacologie-toxicologie à l’Université de Montréal, Pr Ayotte a débuté sa carrière au ministère de l’Environnement du Québec, en tant que toxicologue dont le mandat était d’évaluer le risque lié à la présence de polluants-trace dans l’eau potable. Par la suite, il a rejoint l’équipe de recherche en santé environnementale du Dr Éric Dewailly, où il était responsable d’évaluer l’exposition à l’aide d’analyses toxicologiques (biomarqueurs), dans le cadre d’études épidémiologiques portant sur les effets délétères des contaminants environnementaux sur la santé. Il est professeur au Département de médecine sociale et préventive depuis 1993.

Au cours des dernières décennies, nous avons assisté à la diminution des concentrations de polluants classiques comme les biphényles polychlorés et le DDT dans l’environnement, et à l’émergence de nouveaux contaminants, tels que les composés poly-et perfluoroalkylés (PFAS) et les microplastiques. Pour relever ces nouveaux défis, Pr Ayotte collabore avec les chimistes du Centre de toxicologie du Québec (INSPQ) au développement de méthodes analytiques innovantes, afin de détecter et quantifier ces nouveaux contaminants dans les échantillons biologiques.

Outre les contaminants environnementaux, le Pr Ayotte s’intéresse également aux nutriments présents dans l’alimentation traditionnelle des Inuit. Les acides gras polyinsaturés oméga-3 et le sélénium sont particulièrement abondants dans les aliments de la mer consommés par les Nunavimmiut. Pr Ayotte et son équipe ont identifié une forme organique de sélénium, la sélénonéine, dans le sang de ces derniers et dans la peau de béluga (mattaaq), un aliment très prisé dans cette population. Cette forme de sélénium semble offrir une protection contre l’exposition au méthylmercure, un composé neurotoxique présent dans la chair des mammifères marins. Cette découverte a été le point de départ de plusieurs projets de recherche visant à identifier l’origine de la sélénonéine dans l’environnement marin arctique et à caractériser les propriétés pharmacologiques de ce composé unique.

Enfin, en tant que co-directeur scientifique de l’enquête Qanuilirpitaa? 2017, Pr Ayotte a été impliqué dans la mise sur pied et la réalisation de cette vaste enquête de santé réalisée auprès des Nunavimmiut. Au cours des prochaines années, Pr Ayotte entend poursuivre l’analyse des données de cette enquête, afin de comprendre comment les changements environnementaux et de mode de vie en cours au Nunavik influencent la santé et le bien-être de la population, et souhaite collaborer à l’élaboration des stratégies d’adaptation pour minimiser les effets délétères de ces changements.