Pierre Julien

Le Dr Pierre Julien est professeur au département de médecine de l’Université Laval, et directeur de l’Axe endocrinologie et néphrologie du Centre de recherche de CHU de Québec-Université Laval. Il est le directeur du Centre de recherche en endocrinologie, métabolisme et inflammation (CREMI) de l’Université Laval, et aussi président de la Société québécoise de lipidologie, de nutrition et de métabolisme.

Son expertise est principalement orientée vers le rôle des acides gras, en particulier les acides gras oméga-3 et trans sur le stress oxydatif dans différentes pathologies. Ainsi, il est impliqué dans l’établissement de cohortes de grossesse visant des études du stress oxydatif, telles les cohortes INTAPP (International Trial of Antioxidants in the Prevention of Preeclampsia) et IRNPQEO (Integrated Research Network in Perinatology of Quebec and Eastern Ontario). Outre l’étude d’antioxydants telles les vitamines E et C, le Dr Julien s’intéresse au rôle des acides gras oxydés (isoprostanes) comme marqueurs précoces du stress oxydatif.

Récemment, nous avons étudié l’oxydation des acides gras à chaînes longues par des radicaux libres, grâce à des méthodes d’analyses novatrices, utilisant la chromatographie à gaz et la chromatographie liquide à haute pression, combinées à la spectrométrie de masse. Nous avons découvert que des acides gras oxydés (isoprostanes), en particulier ceux dérivés de l’acide arachidonique (oméga-6), peuvent non seulement servir de marqueurs pour la détection précoce de l’hypertension de grossesse, mais aussi révéler le développement d’autres pathologies inflammatoires, telles que le cancer et le diabète. La recherche actuelle vise donc à étudier les effets bénéfiques des métabolites des acides gras oméga-3, anti-inflammatoires, par comparaison aux métabolites générés par les acides gras oméga-6 pro-inflammatoires.

Nous avons démontré que des facteurs métaboliques et transcriptomiques peuvent significativement influencer la réponse à la supplémentation alimentaire en acides gras, suggérant que des variations interindividuelles peuvent avoir des effets pathophysiologiques importants. Ces résultats démontrent l’intérêt de recommandations diététiques personnalisées, en particulier concernant les taux d’acides gras oméga-3 et oméga-6.