- Trois chercheurs cliniciens de l’axe ont reçu des prix prestigieux soulignant leur contribution exceptionnelle en santé des populations. La Société canadienne de pédiatrie a décerné le Prix Victor Marchessault de défense des enfants au Dr Richard Bélanger. Ce prix rend hommage aux Canadiens qui ont effectué des travaux remarquables pour améliorer la vie des enfants et des adolescents. Le Dr Bélanger est spécialiste en médecine de l’adolescence et ses travaux portent principalement sur l’abus de substances, les jeunes atteints d’affections chroniques et la santé des autochtones. La Dre France Légaré a reçu la Médaille de service Dr Léo-Paul Landry de l’Association médicale canadienne, laquelle est remise à un médecin ayant apporté des contributions exceptionnelles au progrès des soins de santé au Canada. La Dre Légaré se distingue pour son rôle de pionnière dans la promotion de l’implication des patients dans les décisions et les trajectoires de traitements les concernant. Le Dr François Rousseau s’est vu décerner le Prix d’excellence en soins de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, pour son programme de recherche sur les tests génomiques de dépistage prénatal des trisomies 13, 18 et 21 chez les femmes enceintes. Ce prix honore des médecins spécialistes d’exception ou des projets novateurs qui ont contribué à améliorer l’accès, l’efficacité, la qualité ou la sécurité des soins de santé en favorisant l’interdisciplinarité. Finalement, le Dr Michel Alary, s’est vu décerner le prestigieux Prix du mérite 2020 de Médecins francophones du Canada, en reconnaissance de son engagement et de son dévouement exemplaire auprès de sa communauté et de la population, et de l’importance de son rôle humanitaire et de son rayonnement national.
2. Au chapitre des distinctions, soulignons que Mahée Gilbert-Ouimet a obtenu une chaire de recherche du Canada sur le sexe et le genre en santé au travail, laquelle soutiendra son programme de recherche sur la prévention des maladies chroniques chez les femmes et les hommes par une amélioration des politiques publiques et des lignes directrices médicales encadrant la santé au travail.
3. Marc Brisson, avec trois collègues épidémiologistes modélisateurs canadiens, a reçu le prix du Scientifique de l’année par Radio-Canada. Leurs modélisations mathématiques de COVID-19 ont permis d’éclairer la prise de décision de santé publique et les répercussions des mesures sanitaires sur la progression de l’épidémie au Québec et au Canada. Il a également reçu une importante subvention dans le cadre du concours COVID-19 des IRSC, qui permettra notamment d’évaluer les effets des interventions de santé publique à l’échelle canadienne. Plusieurs de nos chercheurs se sont aussi mobilisés pour répondre au besoin de développement accéléré des connaissances exigé par la pandémie de coronavirus. Le Dr Alexis Turgeon a obtenu une subvention de fonctionnement pour une intervention de recherche rapide contre la COVID-19 des IRSC de 2,2 millions de dollars à titre de chercheur principal pour deux essais cliniques sur 1) l’évaluation du plasma de convalescents et 2) l’anticoagulation thérapeutique chez les patients admis à l’unité des soins intensifs avec un diagnostic de COVID-19 dans le cadre de la plateforme internationale d’essais cliniques REMAP-CAP (www.remapcap.org). Le Dr François Lauzier est cochercheur sur cette demande. Le Dr Turgeon est également cochercheur de plusieurs autres projets financés par les IRSC :
• Network of Clinical Trials Networks: initiative nationale pour le développement d’un réseau de réseaux de recherche sur la COVID-19 (6 M$)
• CATCO : initiative de recherche en collaboration avec l’OMS (3,5 M$)
• REMAP-CAP: initiative particulière dans le contexte spécifique des nouveaux variants (1 M$)
• COVID-END: initiative visant à développer des produits de synthèses des connaissances sur la COVID-19 (1 M$)
• SARI : étude de cohorte pancanadienne des patients hospitalisés en raison de la COVID-19 (455 000 $).
Le Dr François Lauzier est co-chercheur sur deux projets financés par les IRSC visant à évaluer les bénéfices du positionnement ventral chez les patients atteints de la COVID (essais cliniques randomisés COVI-PRONE et CORONA, 1 M$). Ces travaux sont le fruit d’une collaboration étroite de son équipe de recherche avec les équipes cliniques, qui ont été en première ligne dans le traitement des patients atteints de la COVID et hospitalisés à l’étage ou aux soins intensifs (infirmières, inhalothérapeutes, nutritionnistes, pharmaciennes, médecins), représentant une véritable intégration de la recherche à la trajectoire de soins. Au total, 213 patients furent recrutés dans ces études en moins de 20 mois, ce qui représente environ 15 % des patients hospitalisés pour la COVID au CHU de Québec-Université Laval. Cette proportion se compare très avantageusement à celle observée au Royaume-Uni (9 %), alors que ce pays est un modèle d’intégration de la recherche avec la clinique. Les travaux auxquels cette équipe de recherche et les équipes cliniques ont participé se sont soldés par trois publications dans le New England Journal of Medicine, deux dans le JAMA, une dans Nature Medicine, une dans Lancet Infectious Disease et une dans Intensive Care Medicine. Les résultats de ces études ont permis de démontrer l’efficacité de plusieurs traitements de la COVID-19, notamment le tocilizumab, les corticostéroïdes et les anticoagulants, en plus de démontrer l’inefficacité d’autres interventions pourtant recommandées en début de pandémie. Ces résultats ont changé la façon dont nous traitons la COVID et ont contribué à améliorer les chances de survie des patients.
Quatre autres subventions de recherche sur la COVID-19 ont été obtenues par Holly Witteman, Mahée Gilbert-Ouimet, Marie-Pierre Gagnon et Christopher Fletcher.
4. Caroline Duchaine, étudiante au doctorat en épidémiologie, s’est particulièrement distinguée au cours de l’année. Elle est récipiendaire du prix Relève étoile Jacques-Genest du FRQS pour son article paru dans JAMA Psychiatry, ayant fait la une de JAMA Network, et intitulé « Psychosocial Stressors at Work and the Risk of Sickness Absence Due to a Diagnosed Mental Disorder. A Systematic Review and Meta-analyses ». Le concours Relève étoile vise à reconnaître l’excellence des travaux réalisés par les étudiants de niveau universitaire. Ce travail a été possible grâce à un projet financé par les IRSC, dont Chantal Brisson est chercheuse principale. Caroline Duchaine est également lauréate du Prix Acfas IRSST – doctorat, qui souligne l’excellence de la relève chez les chercheurs en santé et en sécurité du travail. Ce prix lui est accordé pour ses travaux sur le stress au travail, lesquels portent sur la contribution du soutien social pour atténuer ou amplifier le stress généré par des demandes contradictoires de l’employeur et le déséquilibre entre les efforts déployés et la reconnaissance obtenue en échange de la prestation de travail. Madame Duchaine bénéficie de l’encadrement aux cycles supérieurs de Danielle Laurin et de Chantal Brisson. L’Acfas a reconnu également l’engagement social d’Andréia Matta Dias, étudiante à la maîtrise en épidémiologie, sous la direction de Clermont Dionne, et membre du comité étudiant de l’axe SPPOS. Cet engagement consiste en une forte implication bénévole en santé communautaire, autant au Québec que dans son pays d’origine, le Brésil.
5. Au chapitre des publications exceptionnelles, Xavier Trudel a publié, à titre de premier auteur, un article dans une des meilleures revues en cardiologie, le Journal of the American College of Cardiology. Son article intitulé « Long Working hours and Risk of Recurrent Coronary Events » a également fait l’objet d’un éditorial co-signé par une sommité dans le domaine et d’un podcast d’une dizaine de minutes réalisé par l’éditeur en chef. Les cosignataires de cet article sont tous de l’axe SPPOS : Chantal Brisson, Denis Talbot, Mahée Gilbert-Ouimet et Alain Milot. L’étude a été réalisée à partir des données d’une cohorte de 967 travailleurs ayant eu un premier infarctus du myocarde, dont Chantal Brisson est la principale investigatrice. Elle montre que les longues heures de travail (55 heures ou plus par semaine) augmentent le risque de récidive d’événements coronariens et que cet effet est plus fort chez les travailleurs occupant un emploi stressant. Ces nouvelles données soulignent l’importance de considérer l’environnement de travail pour améliorer la prévention secondaire des événements cardiovasculaires. Michel Lucas est co-auteur d’un article publié dans la prestigieuse revue JAMA, fruit d’une collaboration avec la Dre Isabelle Marc (première auteure), de l’axe Reproduction, santé de la mère et de l’enfant. Cet essai clinique randomisé montre l’inutilité des suppléments en DHA (un acide gras de la famille des oméga-3) donnés aux mères allaitantes de bébés nés prématurément, avant 29 semaines de gestation, pour la prévention de la dysplasie broncho-pulmonaire du nouveau-né. Le Dr Michel Alary est co-auteur d’un article publié par une équipe internationale dans Lancet Public Health intitulé « Homelessness, unstable housing, and risk of HIV and hepatitis C virus acquisition among people who inject drugs: a systematic review and meta-analysis ». Cette méta-analyse d’envergure, qui a utilisé les données de 55 études conduites sur tous les continents, a démontré que l’instabilité de logement est fortement associée à l’incidence du VIH et de l’hépatite C chez les personnes utilisant des drogues injectables. Marc Brisson a co-signé un article publié dans The Lancet intitulé « Estimating the health impact of vaccination against ten pathogens in 98 low-income and middle-income countries from 2000 to 2030: a modelling study ». Cet article montre que l’augmentation de la couverture vaccinale contre 10 pathogènes communs a eu un effet majeur sur la diminution de la mortalité dans les pays à faible et moyen revenu. Cette augmentation de la vaccination aurait prévenu 37 millions de décès depuis l’an 2000 et les modèles utilisés prédisent qu’elle en préviendra 32 millions de plus d’ici 2030.