Source : Communiqué de presse, 5 mai 2016, CHU de Québec-Université Laval
Des lésions de l’ADN surviennent spontanément dans les cellules du corps humain. Ces lésions sont réparées par des protéines de la chromatine, et ce d’une façon tout à fait naturelle. L’ADN est aussi organisé sous forme de chromatine dans le noyau des cellules grâce à son association avec des protéines appelées histones. La structure de la chromatine doit ainsi être finement contrôlée pour une réparation adéquate de l’ADN, sinon il y a un risque de développer un cancer.
Les activités impliquées dans la reconfiguration de la chromatine incluent des complexes multiprotéiques qui modifient son unité de base qu’est le nucléosome. Le laboratoire du Dr. Jacques Côté s’intéresse tout particulièrement à caractériser ces complexes multiprotéiques et à comprendre leurs mécanismes d’action. Parmi ces complexes, une protéine appelée TIP60 est essentielle à la fonction normale de la cellule et sa dérégulation est observée dans un grand nombre de cancers.
Grâce à l’utilisation de techniques de pointe d’édition du génome et de protéomique, l’équipe du Dr. Côté en collaboration avec Drs. Amélie Fradet-Turcotte et Yannick Doyon ainsi que des groupes de Toulouse et Houston publient aujourd’hui un article dans la prestigieuse revue Molecular Cell, un tout nouveau mécanisme démontrant que le complexe TIP60 contient une composante appelée MBTD1. Cette protéine est notamment capable d’interférer avec la fonction de 53BP1 qui joue un rôle majeur dans la réparation d’ADN. Cette découverte vient mettre en lumière la fonction exacte de TIP60 au cours de la réparation de l’ADN en favorisant la voie la plus précise. Cette molécule se place donc comme un chef d’orchestre indispensable au maintien de la stabilité du génome.
Ces importants résultats soulignent une nouvelle piste pour la compréhension des processus fondamentaux impliqués dans les cancers. De plus, les facteurs impliqués dans la réparation de l’ADN représentent des cibles intéressantes, puisque leur inactivation dans les cellules cancéreuses bloque potentiellement leur division. À plus long terme, ce nouveau mécanisme nous permettra de proposer de nouvelles cibles thérapeutiques pour traiter les tumeurs cancéreuses.
Lien avec la revue Mol Cell : http://www.cell.com/molecular-cell/fulltext/S1097-2765(16)30014-4