De 2 à 4% des patients qui reçoivent une transfusion de plaquettes sanguines ont des réactions inflammatoires. La plupart des cas sont bénins, on parle de coloration cutanée ou de fièvre, mais on observe occasionnellement des problèmes de rythme cardiaque et même de rares décès. Une hypothèse souvent avancée pour expliquer cette réponse immunitaire est que les sacs de plaquettes contiendraient des bactéries qui ont échappé au dépistage. Fausse piste, suggèrent les travaux de chercheurs de la Faculté de médecine dans un article publié par la revue Blood.
En effet, les efforts déployés jusqu’à maintenant pour mettre la main au collet des bactéries coupables se sont soldés par des échecs. Pourtant, les réactions physiologiques et biochimiques des patients éprouvés sont typiques de ce qui est observé lors d’une infection bactérienne. L’équipe internationale dont font partie les chercheurs de la Faculté de médecine et d’Héma-Québec pourrait bien avoir trouvé la cause de cette méprise. L’inflammation serait due à des mitochondries – des structures microscopiques faisant office de centrale énergétique dans la cellule – qui proviennent des plaquettes elles-mêmes et qui ont de nombreux points communs avec les bactéries.